Existence – Métaphysique et ontologie


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Cette pensée, je pense, donc j’existe, est la première et la plus certaine qui se présente à celui qui conduit ses pensées par ordre.

René Descartes, Principes de la philosophie, 1644.


La métaphysique est la branche de la philosophie qui étudie la nature fondamentale de la réalité. Elle s’intéresse à des concepts tels que l’être et l’identité, l’espace et le temps, la causalité, la nécessité et la possibilité. Elle comprend notamment des questions sur la nature de la conscience, l’âme et la relation entre l’esprit et la matière, ou entre la substance et l’attribut. La métaphysique est considérée comme l’une des quatre principales branches de la philosophie, avec l’épistémologie (ou théorie de la connaissance, ou encore gnoséologie en un sens plus large), la logique et l’éthique.

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L’ontologie est, en philosophie, « l’étude de l’être ». Le terme est composé d’onto-, tiré du grec ancien ὤν (ôn, ontos) « étant, ce qui est », et de -logia, tiré du grec ancien λόγος (logos) « discours, traité ». Mais on le trouve utilisé dans d’autres domaines. L’ontologie se réfère aussi à « la nature de la réalité, à la nature des choses (êtres humains et non-humains, objets) et à la nature de leurs relations (incluant leur existence, leur enchevêtrement et leur devenir communs) telles que conçues, vécues et mises en actes par les acteurs culturels / agents sociaux »

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La question de l’être, de l’existence, est première en philosophie, où l’ontologie est la science de l’être au sein de la métaphysique. Les spiritualités et religions se sont interrogées sur l’existence et le sens de l’existence dès leur émergence, ainsi que plus tard, la philosophie. Siddhârta Gautama, Aristote, Descartes, Kant, Heidegger, Wittgenstein, Sartre, Russel, entre autres, ont étudié la question de l’être, de l’existence. Certains philosophes ont mis en avant le côté impermanent, mouvant, fluctuant, en perpétuel devenir de ce qui semble apparaître à la conscience, comme le Bouddha, Héraclite, Spinoza et Nietzsche. Pour certaines philosophes, il vaut mieux parler de potentiel et de devenir (dynamique) que de réel et d’être (statique).

Descartes pointe néanmoins une forme de réalité très difficile à contester : j’existe. Quant à savoir ce que signifie « je » et ce que signifie « existe », savoir si « je » existe ou est une illusion, savoir si le monde existe ou est une illusion, c’est un problème insoluble, même si on peut essayer de dire quelque chose à ce sujet. Mais ce que pointe Descartes de façon indubitable, c’est qu’il existe une conscience. Quelqu’un ou quelque chose a conscience d’être ou du moins, de devenir. Quelque chose de conscient perçoit l’impermanence.

Voici quelques extraits de Wikipedia permettant de cerner la notion d’existence.

« Le terme d’existence en soi est ambigu, il recouvre de multiples sens. Dans le langage trivial il désigne le fait d’être, d’être de manière réelle, il est ainsi utilisé dans un usage tout aussi indéterminé chez beaucoup de philosophes comme équivalent au terme d’« être ». Outre le fait d’exister il intervient indique dit le Petit Larousse dans plusieurs expressions courantes pour signaler une durée (une longue existence), au sens de vie (être las de son existence), un mode de vie (changer d’existence), etc.

« Le terme être peut être utilisé comme verbe ou substantif. Très employé dans la philosophie dans ce dernier cas, il peut désigner suivant le contexte « ce qui est ; la Réalité ; l’Existence ; une personne dans sa sensibilité intime ». En tant que verbe, il désigne en général ce que nous ressentons exister d’une manière ou d’une autre dans la perception, qu’elle soit sensible ou intelligible. L’ontologie est une branche de la métaphysique qui étudie les propriétés de l’être d’une manière générale, telles que l’existence, la durée, le devenir. »

« En philosophie, le mot substance (du latin substantia, ce qui est dessous, le support de substare, se tenir dessous) désigne ce qu’il y a de permanent dans les choses qui changent, c’est le support des qualités (accidentelles et essentielles). La substance est ce qui existe en soi, en amont des accidents, sans changements. Le concept de substance est un des concepts centraux de la métaphysique et de l’ontologie. Plusieurs controverses philosophiques portent sur le concept de substance : une première oppose ceux qui nient l’existence des substances aux partisans de la théorie de la substance (ou substantialisme). Parmi ces derniers, il y a un désaccord entre ceux qui considèrent qu’il n’y a qu’un seul type de substance (monistes) et ceux qui considèrent qu’il en existe deux (dualiste) voire davantage (pluralistes). »

« L’essence (du latin essentia, du verbe esse, être, traduction du grec ousia) désigne en métaphysique « ce que la chose est », sa nature, par distinction d’avec l’existence, qui est « l’acte d’exister » et d’avec l’accident, qui est ce qui appartient à la chose de manière contingente. l’essence est ce qui répond à la question du « qu’est-ce que cela est ? » pour un être. Le concept d’essence est un concept central de la métaphysique, à ce titre, il a une longue et riche histoire, ayant d’abord été élaboré dans la philosophie grecque par Platon et Aristote et ayant connu ensuite un grand nombre de reprises et réélaborations jusqu’au sein de la philosophie contemporaine, en particulier avec la phénoménologie de Husserl. »

« L’accident (grec ancien : συμβεβηκός, symbebèkos ; latin : accidens) est un concept de philosophie qui désigne ce qui appartient à une substance de façon non nécessaire. Contrairement à la substance, l’accident n’existe pas par soi, mais dans un autre. Il est variable et peut cesser de se trouver dans une substance sans que la substance en soit détruite pour autant. Central dans la métaphysique et la logique d’Aristote, le concept d’accident est largement repris, commenté et approfondi par les philosophes médiévaux. »

« Au sens métaphysique, un attribut est une propriété essentielle d’une substance (voir Descartes, Principes de la philosophie, I, 56; ou Spinoza, Éthique, I, déf. 41: « Par attribut, j’entends ce que l’intellect perçoit de la substance, en tant que cela constitue son essence. » »

« Le solipsisme (du latin solus, « seul » et ipse, « soi-même ») est une théorie philosophique et métaphysique selon laquelle la seule chose dont l’existence est certaine est le sujet pensant. Forme extrême d’idéalisme, le solipsisme soutient qu’aucune autre réalité n’est certaine que celle du sujet qui pense. »

Je me suis interrogé par le passé sur le solipsisme. J’ai lu des textes très intéressants comme l’expérience de pensée du cerveau dans une cuve de Hilary Putnam. Le film Matrix nous interroge : sommes-nous seulement des entités qui ont l’illusion d’exister au sein d’une simulation informatique ?
Mon point de vue est qu’on ne peut pas prouver définitivement que « le monde existe » ou que « je existe » ou que « je est une entité différente du monde », etc. On ne peut pas non plus prouver selon moi l’inverse. On ne peut certainement pas prouver définitivement que rien n’existe. Je suis en cela Descartes. Il y a au moins une forme de conscience qui agit, qui « conscientise », et qui conscientise au moins « elle-même et ses productions de conscience ». Même si nous sommes des entités au sein d’une simulation, nous existons cependant bel et bien.

Depuis que j’ai pris connaissance des travaux de Wittgenstein, je ne peux que me méfier du sens du langage.

Je crains que ces questions insolubles ne conduisent à la dépression face à l’absurde, au désengagement voire au nihilisme. Si je suis seul à exister, qu’est-ce qui m’empêche de commettre les pires atrocités envers un autrui qui n’est que le fruit de mon imagination ?

Je pense que nous en sommes réduits à un acte de foi, à un pari pascalien, par rapport au réel et à sa nature profonde. Ici encore, l’incertitude est radicale et constitue une limite indépassable à la connaissance que nous pouvons développer sur nous, la vie et le monde. Je pense pour ma part que le monde existe, que j’existe et que l’autre existe. J’aime certains courants de pensée bouddhiste et la philosophie spinozienne qui rejettent le dualisme corps-esprit et ouvrent la possibilité d’une spiritualité immanente, d’un Dieu-Nature dont nous sommes parties. Je crois au principe d’émergence de la vie à partir de la matière morte, de l’être humain à partir de la vie, de l’esprit à partir du corps, de la conscience humaine et non humaine, et d’une forme de complexité cosmique qui nous dépasse. Je crois à la valeur de l’existence par rapport au néant. Je crois qu’il faut exister et protéger l’existence, et donc les vivants qui existent. Je crois que la poursuite de l’existence de l’Humanité est essentielle. Ce postulat existentiel me permet d’ouvrir je crois la nécessité d’une éthique terrestre en rejetant le nihilisme : je ne peux pas faire n’importe quoi.

Je souhaite utiliser la majuscule à Existence pour signifier cela : le monde existe, j’existe, l’autre existe, l’Humanité et la Vie existent. Et cela est bon.

Aujourd’hui, l’Urgence interroge l’Existence et le sens de l’existence. Dans l’Urgence, l’Existence est menacée par l’Écocide, ce qui fait de la Cause écologique la plus grande cause dans laquelle s’engager, puisqu’il s’agit de s’engager pour la continuation de la conscience, de l’intelligence, de la sensibilité dans l’Univers, c’est-à-dire de l’Existence. Si nous échouons dans cette Cause, il n’y aura plus aucune autre cause pour laquelle s’engager. Il n’y aura tout simplement plus rien. La petite flamme de la Conscience s’éteindra, peut-être à jamais, dans l’Univers.




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