Ontologie – Être – Néant – Première limite


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Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Quelle est la nature de l’être ? Le non-être existe-t-il ? Voilà peut-être quelques questions philosophiques parmi les plus fondamentales même si elles paraissent très abstraites. Les concepts d’être (le « quelque chose ») et de néant (le « rien ») sont alors les premiers concepts philosophiques, et l’ontologie, la science de l’être, la première discipline philosophique. La différence entre ce qui est et ce qui n’est pas devient la première limite et le passage de l’être au néant la première transgression de la Limite, objet d’étude de ce blog.

Que signifie être ? Existe-t-il ? Que signifie néant ? Existe-t-il ? Peut-on les percevoir en tant que phénomènes ? Sont-ce des illusions ? Y a-t-il quelque chose qui ne change pas dans l’être, alors que tout semble changer en permanence ? Depuis son émergence, la philosophie n’a cessé de se pencher sur le grand mystère de l’Existence. L’ontologie est depuis le départ au fondement de toute la pensée philosophique et sans doute le socle de toute la métaphysique, et partant, de l’épistémologie, de l’éthique et de l’esthétique.

Nous avons vu qu’on pouvait aborder grossièrement les notions d’existence, d’être, de substance, d’essence, d’accident et d’attribut. Ainsi que celles de d’entité, de sujet, d’objet, de propriété, de temps, de phénomène, d’événement et de processus.

« Le terme d’existence en soi est ambigu, il recouvre de multiples sens. Dans le langage trivial il désigne le fait d’être, d’être de manière réelle, il est ainsi utilisé dans un usage tout aussi indéterminé chez beaucoup de philosophes comme équivalent au terme d’« être ». Outre le fait d’exister il intervient indique dit le Petit Larousse dans plusieurs expressions courantes pour signaler une durée (une longue existence), au sens de vie (être las de son existence), un mode de vie (changer d’existence), etc. » (Wikipedia et autres sources)

Il me semble plus facile de considérer l’être comme un fait avéré, comme un phénomène indubitable, comme un donné existentiel. L’idée de néant me semble beaucoup plus évanescente.

Un des plus grands philosophes de l’être et du néant est Jean-Paul Sartre. Dans L’Être et le Néant (Gallimard, Paris, 1943), il aborde les notions d’être, d’être en soi, d’être pour soi, de néant et d’étant.

L’être


« En philosophie, le terme « être » peut se référer à l’existence en soi, à l’essence, à la réalité ultime et immuable. Cela peut être lié à des discussions métaphysiques sur la nature de l’existence et de la réalité. Le terme d’être peut être utilisé comme verbe (je suis, tu es, nous sommes, cela est) ou substantif (l’être). Très employé dans la philosophie dans ce dernier cas, il peut désigner suivant le contexte « ce qui est ; la Réalité ; l’Existence ; une personne dans sa sensibilité intime ». En tant que verbe, il désigne en général ce que nous ressentons exister d’une manière ou d’une autre dans la perception, qu’elle soit sensible ou intelligible. L’ontologie est une branche de la métaphysique qui étudie les propriétés de l’être d’une manière générale, telles que l’existence, la durée, le devenir. » (Wikipedia et autres sources)

L’essence


L’essence (du latin essentia, du verbe esse, être, traduction du grec ousia) désigne en métaphysique « ce que la chose est », sa nature, par distinction d’avec l’existence, qui est « l’acte d’exister » et d’avec l’accident, qui est ce qui appartient à la chose de manière contingente. l’essence est ce qui répond à la question du « qu’est-ce que cela est ? » pour un être. Le concept d’essence est un concept central de la métaphysique, à ce titre, il a une longue et riche histoire, ayant d’abord été élaboré dans la philosophie grecque par Platon et Aristote et ayant connu ensuite un grand nombre de reprises et réélaborations jusqu’au sein de la philosophie contemporaine, en particulier avec la phénoménologie de Husserl.

Wikipedia

Chez Heidegger, on parle de Wesen. Bien que souvent traduit par « essence », ce terme ne renvoie jamais à l’invariance d’une espèce, mais à la manière temporelle dont une chose déploie son être. Ce terme nous dit Heidegger doit être compris à partir du verbe wesen qui a le même sens que währen (durer).

L’étant


L’étant est un concept philosophique, déjà présent chez Platon et Aristote — en grec ancien : τὸ ὂν, τὰ ὂντα — désignant ce qui est. Ce concept permet de distinguer l’expérience phénoménologique vécue par tout humain en contact avec le monde dans lequel il est immergé, du concept métaphysique du philosophe qui s’interroge sur l’essence de cette présence. Cette distinction met en évidence la différence entre le concept de l’étant comme ce qui se montre et le concept d’être comme ce qui est la vérité de l’étant, ce qui le fonde et permet sa présence même.

Simple participe présent du verbe être, désignant les « choses » réelles qui existent, en métaphysique. Il prend de l’ampleur avec Heidegger. « De l’étant ne font pas seulement partie des choses et les choses ne sont pas seulement les choses de la nature ». Sont « étants » les objets naturels ou artificiels, mais aussi les dieux, les mythes et les croyances, de même que les idées et les hommes, présents ou absents, sans oublier les « étants » passés et à-venir, Christian Sommer dans son étude sur l’Introduction à la métaphysique « inclut dans les choses étantes, le « néant » parce que le néant est le néant ». Heidegger écrit « Les hommes aussi, ainsi que les choses produites par l’homme, et les effets et circonstances résultant de l’effet de l’activité humaine, tout cela fait partie de l’étant. Les choses démoniques et divines appartiennent, elles aussi, à l’étant. ». « À ce qui est appartient aussi, le possible que nous attendons, espérons redoutons, ce que nous faisons que pressentir, ce devant quoi nous reculons […] Le possible est certes le non-encore réel, seulement ce non-encore-réel n’est pour nous rien de nul . Même le possible est, son être a seulement un autre caractère que le réel ».

« La présence d’un absent n’est pas seulement son souvenir, mais en quelque sorte son « habitation » parmi les présents. Sa présence est vacante mais elle est là. Il est l’absent dont l’absence est encore toute pleine de sa présence. L’absence d’un absent peut être plus présente que la présence des présents ». « Les choses démoniques et divines appartiennent aussi, à l’étant ».

« Le « tout de l’étant », avec les différents secteurs qu’il comporte, peut devenir le champ où des domaines précis à étudier seront dégagés et délimités ». François Fédier écrit « L’étant : c’est la façon la plus économique, la plus synthétique-sans rien perdre-de nommer tout ce qui est. Cette question comprend toutes les questions et permet de sonder, de tout appréhender à travers l’insondable multiplicité du monde ».

Lexique de Martin Heidegger — Wikipédia (wikipedia.org)


Analogiquement avec le concept d’essence, l’étantité est ce qui est commun à tous les étants. « Selon Heidegger la philosophie est, d’un bout à l’autre de l’histoire, la problématique de l’être, en tant que la question qu’elle pose se différencie dès l’origine des questions qui se posent à propos de l’étant »160

« La philosophie est un certain mode d’appartenance qui rend capable de prendre en vue l’étant en tournant le regard vers ce qu’il est, en tant qu’il est étant », Ce qui est visé par la philosophie c’est l’« étantité » (Platon la détermine comme ἰδέα, Aristote comme energia, l’objectif et le disponible dans le monde moderne) voir « Qu’est-ce que la philosophie ? »161

Lexique de Martin Heidegger — Wikipédia (wikipedia.org)


L’être en soi


L’être en soi désigne pour Sartre le mode d’être des choses, qui se contentent d’être, sans avoir de retour sur elles-mêmes, autrement dit de conscience : « L’être n’est pas rapport à soi, il est soi. Il est une affirmation qui ne peut pas s’affirmer, parce qu’il s’est empâté de soi-même […] nous résumerons ça en disant que l’être est en soi […] cela signifie qu’il ne renvoie pas à soi comme la conscience de soi : ce soi, il l’est. Il obéit au principe d’identité : L’être est ce qu’il est. » Une porte est une porte, et rien de plus. (cf. ce site) Cela se réfère à l’existence des choses qui n’ont pas de conscience ou de subjectivité. Les objets inanimés, les entités physiques et les aspects de la réalité qui n’ont pas de conscience propre sont considérés comme « être en soi ». Ces entités ont une existence objective et déterminée. (cf. ChatGPT 3.5).

L’être pour soi


L’être pour soi désigne pour Sartre le mode d’être de l’homme, en tant qu’il a une conscience : celui-ci, à cause du retour sur lui-même qu’il peut opérer, « se définit comme étant ce qui n’est pas et n’étant pas ce qu’il est ». En prenant conscience de lui-même, l’homme se met à distance de lui-même. Ainsi, il se dédouble, est à la fois celui qui examine, et celui qui est examiné. (cf. ce site) À l’inverse de l’être en soi, l’existence humaine est caractérisée comme « être pour soi ». Les êtres humains sont conscients, ont une subjectivité et une capacité à se percevoir eux-mêmes et à donner un sens à leur propre existence. Cette conscience de soi et cette capacité à attribuer des significations font des individus des « êtres pour soi ». (cf. ChatGPT 3.5)

Le néant


Pour Sartre, le néant est un concept fondamental qui se réfère à l’absence de quelque chose, à l’inexistence, à la vacuité et au vide. Le néant n’est pas simplement l’absence de quelque chose en particulier mais plutôt une condition ontologique fondamentale de l’existence humaine. Il représente l’absence d’être, une lacune dans l’existence, une sorte de vide ou de possibilité indéterminée dans laquelle l’existence humaine se déploie. Sartre affirme que le néant est présent dans la conscience, en tant qu’élément fondamental de la condition humaine. La conscience se confronte constamment au néant en cherchant à donner un sens à l’existence et en faisant des choix qui créent des significations dans un monde qui, en soi, n’a pas de sens préétabli. Le néant, dans la pensée de Sartre, est lié à la liberté humaine et à la capacité de choisir et de créer sa propre existence à partir de ce vide. (cf. ChatGPT 3.5)


Qu’est-ce que le néant ? Est-ce que le néant existe et, s’il existe, qu’est-il ? Même s’il existe en tant que phénomène, pouvons-nous le percevoir avec nos sens ? Comme nous existons et sommes quelque chose, nous ne pouvons semble-t-il pas le percevoir. Le néant serait-il une illusion ? N’y aurait-il que de l’existant tandis que le néant n’existerait pas ? Notre conscience n’est manifestement pas permanente. Elle semble s’éteindre quand nous dormons ou quand, suite à un accident, nous sommes inconscients. Nous pouvons être conscients à un moment donné et dire « je suis conscient », puis notre mémoire peut perdre toute trace de la conscience que nous avons eue à ce moment. Ainsi en est-il des personnes atteintes de diverses formes de démence. Apparemment, nous n’avons pas conscience avant notre naissance et vivants, nous n’avons pas conscience de l’après mort.

Le non être (à vérifier)


Le non-être, quant à lui, est souvent utilisé pour décrire l’absence d’existence en particulier, le fait de ne pas être. C’est une manière de caractériser ce qui n’est pas, ce qui ne possède pas d’existence. Sartre explore le non-être dans le contexte de la liberté et de la responsabilité. L’idée est que chaque individu est confronté au non-être lorsqu’il prend des décisions et choisit une possibilité parmi d’autres. Le non-être est présent dans les options non choisies, dans les futurs possibles abandonnés au profit d’une seule réalisation.

En résumé, bien que le néant et le non-être soient tous deux associés à l’absence et à l’inexistence, Sartre les utilise de manière spécifique pour explorer différents aspects de l’expérience humaine et de la conscience. Le néant est souvent lié à la présence constante de l’absence dans la conscience en général, tandis que le non-être est utilisé pour décrire l’absence d’existence dans le contexte des choix et de la liberté individuels en particulier. (Chat GPT 3.5)

Un autre grand philosophe de l’être est Martin Heidegger.

vide spatial
ennui
absence de quelque chose – absence de tout
être et néant
absurde (alpha privatif)
anomie
aboulie
acrasie
anéthique
Univers
énergie noire
matière noire
vide
trou noir
mort

Le potentiel, le devenir, le changement de l’être, etc.

Étant — Wikipédia (wikipedia.org)

Le sens de l’existence, un faux problème ? | Cairn.info