L’engagement pour une cause, l’engagement pour La Cause écologique


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Nous avons vu ce que signifiait s’Engager. Au sens le plus large, vivre signifie nécessairement s’Engager. L’Engagement se situe sur un continuum.

À l’un des extrêmes, on trouve la simple survie, puisqu’il est nécessaire d’être vivant pour pouvoir s’engager. Lutter pour sa survie est certainement la forme la plus élémentaire d’engagement, celle qui permet de préserver tous les potentiels de la Liberté, celle qui permet d’envisager toutes les autres formes d’engagement. Si la survie est assurée, on peut s’engager à vivre. Si on parvient à vivre, on peut s’engager à exister. Exister est plus que survivre et vivre en termes de sens. Seule l’élan pour exister en tant qu’être humain donne son sens plein et entier à notre existence. On peut même penser qu’exister en tant qu’être humain est la seule manière pour l’Univers de prendre Conscience de lui-même, la seule manière pour la Vie de prendre conscience d’elle-même, et la seule manière pour la Conscience de prendre conscience d’elle-même -la conscience de la Conscience d’elle-même étant une nécessité logique via le principe de réflexivité-, c’est-à-dire la seule manière pour l’Univers, la Vie et la Conscience d’Exister au sens plein et entier.

Mais qu’y a-t-il à l’autre extrême du continuum de l’Engagement ? Ce qui constitue la continuation logique de la survie, de la vie et de l’existence, la manière la plus haute d’exister, c’est l’engagement pour quelque chose d’Autre, de plus grand que soi, qui nous survit, c’est l’engagement pour une cause.

Qu’est-ce qu’une cause ? C’est un Bien pour lequel on s’engage qui est autre que nous-mêmes, plus grand que soi, qui nous survit, qui bénéficie à tous, qui s’inscrit dans l’image idéale de l’Humanité.

Obtenir un diplôme, conquérir le sujet de son amour, soigner son enfant, acheter une maison, faire carrière, etc. ne sont pas des causes en ce sens, bien que ces actions puissent s’inscrire dans une forme d’engagement au sens strict.

Par contre, la paix au Proche-Orient, la réduction de la pauvreté, la transition écologique, la diminution de la mortalité routière, la préservation de la démocratie, etc. sont des causes.

Parmi l’ensemble des causes possibles, certaines sont éthiquement plus importantes que d’autres, pour la simple raison logique qu’elles préconditionnent les autres causes et concernent davantage d’êtres vivants humains et non humains, passés, présents et futurs. Autrement dit, l’enjeu de certaines causes est plus important que d’autres. La paix au Proche-Orient est ainsi une cause plus importante que la diminution de la mortalité routière. Dans ces deux causes on retrouve l’objectif de préserver des vies mais il est évident que la paix au Proche-Orient est nécessaire pour y diminuer la mortalité routière car tant que le conflit demeure, de nombreuses personnes meurent sur la route dans le cadre de ce conflit. Par ailleurs, la paix au Proche-Orient implique de sauver bien plus de vies au total que la diminution de la mortalité routière sur les mêmes territoires.

On peut alors, sur la base de ces critères éthiques, classer les causes par ordre d’importance relative. On peut distinguer des causes locales ou mondiales, des causes ponctuelles ou structurelles, des causes liées à l’époque ou des causes qui impliquent le devenir de toutes les générations futures. Et ainsi de suite.

Poussant cette logique à sa limite, peut-on identifier certaines causes dont l’importance n’est dépassée par aucune autre ? Je le pense. Il faut pour cela que ces causes soient liées au devenir de phénomènes totaux comme l’Univers, la Vie et la Conscience, ainsi que la Liberté. Les causes dont l’enjeu est l’existence de biens suprêmes comme l’Univers, de la Vie, de la Conscience et de la Liberté sont ainsi les causes suprêmes.

C’est pourquoi je considère que la lutte écologique – c’est-à-dire la lutte pour préserver la Vie et l’Humanité sur Terre, c’est-à-dire la lutte pour préserver l’habitabilité de la Biosphère – est la cause suprême, la Cause avec un grand C. La lutte écologique implique et préconditionne toutes les autres causes pour la simple et bonne raison que si elle échoue, au sens le plus total du mot échec, alors il n’y aura plus sur Terre ni Vie, ni Humanité, ni Conscience, ni Liberté. Il n’y aura plus sur Terre aucun Bien qui puisse constituer une cause. Il n’y aura plus aucune cause.

Ainsi, de manière nécessaire, la Cause avec un grand C, comme cause suprême, comme cause de toutes les causes, est celle qui implique de préserver la possibilité de toute cause, donc la possibilité de la Vie, donc la possibilité de l’Humanité, donc la possibilité de la Conscience, donc la possibilité de la Liberté.

La cause écologique est éthiquement plus importante que toutes les autres causes, la plus importante par nécessité logique, n’en déplaise à tous les autres porteurs de causes plus mineures qui voudraient l’ignorer, au lieu de l’articuler systématiquement avec leurs propres causes.

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Une réponse à “L’engagement pour une cause, l’engagement pour La Cause écologique”

  1. Avatar de Roland Moreau
    Roland Moreau

    Magnifique article! Notre Conscience nous le dit, la Science le démontre. Et la science, c’est l’écologie (oikos – logos), l’étude de notre ‘maison’, la Terre et de toutes les formes de vie qu’elle accueille et permet de développer.
    Une seule image résume bien cette vision: il n’y a pas de progrès socio-économique, de bien-être possible si il n’y a pas à la base une planète en bon état, un environnement sain, des écosystèmes en équilibre.
    Voir: https://www.stockholmresilience.org/research/research-news/2016-06-14-the-sdgs-wedding-cake.html

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