Impératifs éthiques : qu’est-ce qu’on doit absolument faire et ne pas faire ?




L’éthique est le domaine de la philosophie qui cherche à étudier la question du « que faire ? », du Bien et de la vie bonne, et à y proposer des réponses. On peut y proposer des réponses positives -fais ceci ou cela- (tu dois faire ceci ou cela), négatives -ne fais pas ceci ou cela- (il n’est pas permis de faire ceci ou cela), ou encore optionnelle -tu a le choix de faire ceci ou cela- (parmi les choix bons, tu pourrais faire ceci ou cela).

En éthique, on peut distinguer des impératifs éthiques, c’est-à-dire des devoirs, des responsabilités, des sortes de commandements -d’agir ou de s’abstenir d’agir- qui s’imposent à l’individu et aux groupes d’individus. Les impératifs éthiques s’imposent à l’individu qui doit répondre de ses actes devant l’Autre, ce qu’on appelle la Responsabilité. L’Autre peut-être soi-même comme un autre, un autre être humain, ou un autre être non humain.

Un prérequis pour établir un impératif éthique est d’avoir la puissance d’agir qui permet d’effectuer ou de ne pas effectuer l’action en question. Sans Conscience, sans libre-arbitre, sans capacité d’action, sans certaines ressources, on n’e peut pas -on n’a pas la capacité de-, et donc on ne peut certainement pas devoir.

Parmi les impératifs éthiques les plus fondamentaux, on peut citer la Règle d’Or, exprimée de diverses manières par les spiritualités et les philosophies. « Aime ton prochaine comme toi-même » dans la religion chrétienne. « Agis de manière telle que la maxime qui préside à ton action puisse être érigée en règle universelle » selon le philosophe Emmanuel Kant. Ou les Dix Commandements de la religion juive.

Deux possibilités logiques apparaissent rapidement en éthique :

  • Fais le Bien
  • Ne fais pas le Mal


Qu’on peut compléter, en tenant compte de l’Autre :

  • Pousse l’Autre à faire le Bien
  • Empêche l’Autre de faire le Mal


Et compléter encore, car, puisqu’on ne contrôle pas l’Autre qui commet le Mal mais qu’on peut s’interposer pour protéger l’Autre qui subit le Mal :

  • Maximise le Bien
  • Minimise le Mal


Enfin, une fois l’action effectuée, on peut encore intervenir sur ses effets :

  • Ne t’interpose pas aux effets positifs du Bien
  • Répare les effets négatifs du Mal


On peut tâcher, dans une certaine mesure, de faire le Bien, on peut, dans une certaine mesure, tenter de favoriser les bonnes actions, maximiser le bien réalisé, maximiser ses effets, et ne pas s’interposer aux effets positifs du Bien.

On peut s’empêcher, dans une certaine mesure, de commettre le Mal, on peut, dans une certaine mesure, tenter d’empêcher la commission du Mal, minimiser le Mal commis, minimiser les effets néfastes du Mal commis, et on peut enfin tenter de réparer les effets négatifs du Mal commis.

On peut rapidement constater qu’il n’y a pas une symétrie entre les phénomènes du Bien et du Mal. Le Mal a clairement tendance à anéantir le Bien. Le Mal tend en apparence à disposer de davantage de puissance que le Bien. Le Bien relie et le Mal dissocie, le Bien crée et le Mal anéantit. Le Mal peut donc anéantir le Bien tandis que l’inverse n’est pas nécessairement vrai.

Il est donc inévitable qu’il faille empêcher le Mal comme précondition de l’émergence du Bien. Il faut protéger le Bien du Mal, sans quoi il sera étouffé.

La lutte contre le Mal semble donc une priorité éthique absolue, au delà de la simple commission du Bien.

De manière générale, le Bien ne peut survenir au sein de l’Humanité sans une éthique de l’Engagement qui place la lutte contre le Mal en son centre. De manière générale, il importe impérativement de minimiser le Mal.


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