État d’urgence écologique, est-il déjà trop tard ? Faites le calcul…





Nous avons vu ce qu’étaient l’Urgence grand U et l’urgence petit u, qui permettent de formuler les concepts d’État d’Urgence et d’état d’urgence. Une équipe de scientifiques a exprimé avec une formule simple l’idée d’état d’urgence et l’idée du « trop tard ». Ce ne signifie pas que nous disposions de la preuve qu’il est déjà trop tard. Mais cela ne signifie pas non plus que nous disposions de la preuve inverse, qu’il n’est pas encore trop tard…

Dans un autre billet, nous approfondirons cette notion de « trop tard », essentielle en temps d’Anthropocène, notamment pour l’écologie, l’éthique, la stratégie et la politique en général.

« Nous définissons un état d’urgence (E) comme le produit du risque et de l’urgence. Le risque (R) est défini comme la probabilité (p) multipliée par le dommage (D). L’urgence (U) est définie dans les situations d’urgence comme le temps de réaction à une alerte (τ) divisé par le temps d’intervention restant pour éviter un mauvais résultat (T) :

E = R × U = p × D × τ / T

L’état d’urgence est avérée si le risque et l’urgence sont tous deux élevés. Si le temps de réaction est plus long que le temps d’intervention restant (τ / T > 1), nous avons perdu le contrôle.

[…]

Agissez maintenant !

Nous pensons que les signes observables d’activation des points de basculement suggèrent à eux seuls que nous sommes dans un état d’urgence planétaire, où le risque et l’urgence de la situation sont aigus.

Nous affirmons que le temps d’intervention restant pour empêcher le basculement peut déjà s’être réduit à zéro, alors que le temps de réaction pour parvenir à des émissions nettes nulles est au mieux de 30 ans. Nous avons donc peut-être déjà perdu le contrôle sur le fait que le basculement se produise ou non. Un point positif est que la vitesse à laquelle les dommages
s’accumulent à la suite d’un basculement – et donc le risque posé – peut encore être quelque peu sous notre contrôle.

La stabilité et la résilience de notre planète sont en péril, et l’action internationale – et pas seulement les paroles – doit refléter cette réalité. »

Lenton T. M., Rockström J., Gaffney O., Rahmstorf S., Richardson K., Steffen W. Schellnhuber H. J., Climate tipping points — too risky to bet against, Nature 575, 592-595 (2019) : https://www.nature.com/articles/d41586-019-03595-0

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