Méditation n°20 : bilan d’étape de ta carrière d’écrivain


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Tu écris tous les jours, tu écris beaucoup, tu aimes écrire. Avec urgence.

Tu écris comme tu respires, comme si tu en avais besoin pour vivre, comme si ton existence était en jeu, comme si l’Humanité était en jeu.

Tu es fréquemment atteint d’une forme légère de graphomanie, c’est-à-dire la manie ou l’habitude bizarre d’écrire beaucoup, souvent, parfois à l’excès. Tu as déjà été atteint de graphorrhée, une impulsion irrésistible d’écrire, tout de suite.

Tu peux, tu dois et tu veux tremper ta plume dans l’acide, pour la porter ensuite dans la plaie, là où ça fait mal. Écrire est ta manière de t’engager. Pour « sauver le monde ». Pour « sauver ton âme ».

Bien sûr tu as appris à écrire à partir de 5 ans à l’école mais tu écris vraiment depuis l’âge de 14 ans, d’abord des pensées intimes.

Chaque semaine tu complètes ton journal, tu annotes ton smartphone, tu rédiges des billets sur ton blog, tu twittes, tu corresponds par mail avec des personnes engagées dont nombre sont tes amis. Tu as déjà écris des centaines de billets, des dizaines de cartes blanches et d’articles, deux essais philosophico-politiques et contribué à plusieurs ouvrages d’autres auteurs.

Avant d’être capable d’écrire tes propres pensées, tu as lu, énormément, tout, sans aucune limite. Dès que tu as su lire, tu as dévoré tout ce qui te tombait sous la main. Le nombre de livres que tu as terminés se compte en centaines, peut-être en milliers. Tu as probablement parcouru des dizaines de milliers de pages de journaux, de revues, d’articles, de mails, de tweets, de rapports, de pages internet, de bandes-dessinées, d’essais, d’encyclopédies, de manuels, de romans, de livres en tout genre… Tu lis du matin au soir. Tu lis partout et tout le temps. Tu es un ogre littéraire, à l’appétit illimité.

D’autres que toi écrivent depuis des lustres. Les historiens font remonter la naissance de la littérature occidentale à L’Illiade et l’Odyssée, réputées écrites par le poète Homère, entre le VIIIème et le VIIème siècle avant Jésus Christ. Aujourd’hui encore, des milliers de personnes écrivent chaque jour.

C’est grâce à tous ces écrivains, ces auteurs et autrices, que tu as pu lire Spirou, Tintin, La Patrouille des Castors, Yoko Tsuno, Les Tuniques Bleues, Blacke et Mortimer, Bob et Bobette, XIII, Largo Winch, Corto Maltese, Stephen King, Aristote, Marc-Aurèle, Boèce, Montaigne, Erasme, Emmanuel Kant, Jean-Jacques Rousseau, Henri David Thoreau, Arthur Schopenhauer, Sigmund Freud, Cornelius Castoriadis, Friedrich Nietzsche, Antoine de Saint-Exupéry, Roger Vaillant, André Gorz, Martin Luther King, Ivan Illich, Hannah Arendt, Hans Jonas, Albert Camus, Michel Foucault, Hugo Pratt, Bruno Latour, Jean-Paul Sartre, Edgar Morin, Jacques Attali, Paul Jorion, Timothée Parrique, Naomi Klein, Isabelle Stengers, Aurélien Barrau, Jean-Marc Jancovici, Pablo Servigne, Raphaël Stevens, Gauthier Chapelle, Jason Hickel, Mihaly Csikszentmihalyi, etc. etc.

C’est grâce à tous ces écrivains, ces autrices et auteurs, que tu as pu devenir la personne que tu es aujourd’hui, et t’essayer, à ton tour, à l’écriture.

Après avoir appris à lire et à écrire, tu as publié.

Tu publies également toutes les semaines, tu publies beaucoup et tu aimes publier. Tu voudrais continuer à publier et publier davantage. Si tu le pouvais, tu en ferais ton gagne-pain, ton métier, ta carrière, ta destinée.

Tu as publié pour la première fois à l’âge de 23 ans, avec un « Parole d’étudiant » lu à la radio et publié dans le journal le 4 mai 2007.

Tu as suivi attentivement et abondamment commenté le blog des penseurs et écrivains Jacques Attali (sous le pseudonyme de Sens, tu voulais devenir « Jacques Attali ») puis Paul Jorion, pour y publier ensuite ton premier billet sur les enjeux du Sommet de la Terre à Rio, le 17 juin 2012.

Tu as publié ensuite ton premier article pour Etopia le 21 décembre 2012 : « Tu n’as rien compris à Fukushima ».

A partir du 6 janvier 2013, tu fais partie du blog privé des « Amis du blog de Paul Jorion ».

Le 5 septembre 2018, suite à l’été le plus chaud de l’histoire de Belgique, tu as publié une pétition destinée à déclarer l’état d’urgence environnemental, qui a récolté plus de 40.000 signatures.

Le 6 septembre 2018, fut publiée dans L’Echo la première carte blanche dont tu étais l’auteur principal, cosignée par une centaine de personnalités et intitulée également « Déclarons l’état d’urgence environnemental« .

Suivent ensuite 2 années d’activisme écologique où tu rencontres pratiquement tout ce que compte le mouvement climatique et écologique belge. Tu publies de nombreuses cartes blanches cosignées par de grands personnages engagés dans la même lutte : Adélaïde Charlier, Olivier De Schutter, Jean-Pascal van Ypersele, Anuna De Wever, Etienne de Callataÿ, etc.

Tu as publié ton premier livre, « Déclarons l’Etat d’Urgence écologique« , coécrit avec Thibault de La Motte et préfacé par le professeur Olivier De Schutter, le 14 janvier 2020, à 35 ans.

Le 20 septembre 2020, La Libre Belgique a publié dans sa version papier -la première version papier pour toi- ta carte blanche intitulée « Nous devons éviter la guerre civile écologique, il est encore temps« .

Tu as contribué à un ouvrage, « Aux origines de la catastrophe« , sous la direction de Pablo Servigne et Raphaël Stevens, publié le 12 novembre 2020.

Tu as écrit -pour la première fois seul- et publié ton second livre, « Terre en vue ! Plaidoyer pour un pacte social-écologique« , introduit par l’activiste Zarah Zamoum, préfacé par la princesse Esmeralda de Belgique et postfacé par la philosophe Charlotte Luyckx, le 16 septembre 2021.

Après avoir appris à lire, à écrire, à publier, tu as donc fini par être lu.

Tu as déjà été lu par des milliers de personnes, donné quelques conférences et tu as vendu quelques centaines de livres. On reconnaît ton engagement, la pertinence de ton propos et la qualité de ton style.

Aujourd’hui, tu es l’ami ou la connaissance de plusieurs auteurs comme Pablo Servigne, Raphaël Stevens, Gauthier Chapelle, Paul Jorion, Thibault de La Motte, Laurent Lievens…

Et tu as encore de nombreux projets de billets, d’articles, d’essais que tu souhaites rédiger. Tu n’es pas las d’écrire, loin de là.

Aujourd’hui, tu pourrais déjà t’appeler « écrivain » -même si tu es encore un amateur, un apprenti, un inconnu- parce que tu as écrit, tu as publié, tu as été lu, et tu t’es engagé.

Rasséréné ? Autorises-toi maintenant à continuer à écrire le récit de ton existence, dans la joie.

Ce qu’il en adviendra importe peu.




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