Billet d’humeur n°1 : décroissance, le festival tragicomique des opinions ignares





La décroissance. Un mot qui semble ne laisser personne indifférent.

Certains l’ignorent, d’autres l’adorent, d’autres enfin la détestent. Une partie -de l’extrême gauche à l’extrême droite, en passant par la gauche, le centre, la droite et même l’écologie politique- l’utilise comme un épouvantail grotesque. Une partie -extrêmement minoritaire mais très sectaire- en fait même un dogme religieux, avec sa parole révélée. Une partie, qui se veut « au dessus de la mêlée », prétend échapper au « problème du mot », entend « éviter la polarisation entre la croissance et la décroissance » en n’utilisant pas le terme « qui clive » car au fond, « certaines choses doivent croître et d’autres décroître, n’est-ce pas ? » « Il vaut donc mieux employer d’autres mots moins polarisants. »

Combien sont ceux parmi eux qui savent vraiment ce que la décroissance signifie ?

Combien ont compris le caractère existentiel pour l’Humanité de cette idée ?

Combien, ignorants, sont assez humbles pour suspendre leur jugement à son égard, et « faire leurs devoirs » avant d’en parler ?

Combien restent dans le déni et la haine de l’idée, justement parce qu’ils demeurent dans cette démesure métaphysique qui est la cause fondamentale de l’Écocide planétaire ?

Combien bêlent avec le troupeau car « dire du mal de la décroissance est commode pour normaliser ses propres positions » ?

Combien neutralisent leur discours car ils n’ont pas compris la nature nécessairement conflictuelle, antagoniste, clivante, polarisante, dialectique et dialogique de la Politique ?

Ceux qui connaissent le sens, l’essence ou plutôt les sens du mot décroissance pleurent devant tant de bêtise.

Je fais ce postulat, à partir de la littérature scientifique sur le sujet et de mes constats empiriques : la majorité des gens qui en parlent ne savent même pas de quoi il s’agit. Et ce deuxième : que ceux qui savent mais refusent le mot sont ignorants des réalités psychologiques, sociales et politiques dans le débat d’idées historique. S’ils savaient mieux comment les idées gouvernent le monde, ils accepteraient la phase de clivage et de conflictualité comme une nécessité critique.

Et ce troisième postulat, paradoxal, les seuls qui ont compris la décroissance, au-delà de ses alliés assumés, ce sont ses pires ennemis. Entre les deux, la bêtise règne.

Et tous ces ignorants sonores du ventre mou, certains disposant pourtant d’un cerveau performant, ne se privent pas de donner leur opinion à l’emporte-pièce, à tort et à travers, sans aucune précaution intellectuelle.

Entendu dernièrement, d’une docte journaliste qui interviewe un expert : « Entre la croissance et la décroissance, n’y a-t-il pas une voie médiane ? » Moi j’entends : « entre le cancer et la santé, n’y a-t-il pas une voie médiane ? »

À gauche, et donc chez de nombreux journalistes, on a compris que « lacroissance », c’est devenu sulfureux. Il y a quand même un paquet de rapports scientifiques qui montrent que « lacroissance », ça sent le roussi. Mais de l’autre côté, « ladécroissance », c’est quand même pas très convenable, pas très politiquement correct, pas très petit bourgeois. Alors, on doit pouvoir « moyenner » non ? En disant qu’on n’est « ni d’un camp ni de l’autre », on garde cette hypocrisie du non choix, déguisée en grande sagesse.

« Forcément, la décroissance, ça ne fait pas rêver. » Parce que « lacroissance », ça fait rêver sans doute ? Il faut vraiment être aveugle, sourd et insensible pour aimer ce monde et sa trajectoire croissantiste. Et puis, demande-t-on aux mots « socialisme », « libéralisme », « écologie » ou « communisme » de « faire rêver ». Soyons sérieux, nous parlons d’idées politiques, pas du menu des desserts au restaurant. Le discours « I have a dream », il ne s’appelle pas « antiracisme ». L’un n’exclut pas l’autre.

À la gauche dite « écosocialiste » et à l’extrême-gauche parfois « éco-marxiste », on a découvert la question écologique il n’y a pas si longtemps que ça. On rattrape un peu la sauce tomate mais on voit que la tache verte de basilic frais n’est pas encore bien mélangée et a été ajoutée au moment de servir la soupe à l’électeur. Et donc on tâtonne et ça se voit.

Chez les écosocialistes, on est « pour la vie large » et « contre la décroissance punitive » (oui parce que les décroissants adorent punir soi-même et autrui, avec leur grand fouet en cuir fabriqué à la main à partir de vachette locale élevée en prairie naturelle). Si les décroissants sont méchants, alors les écosocialistes seront vus comme gentils n’est-ce pas ?

Chez les marxistes, on se découvre éco donc on ajoute des chapitres « climat » ou « environnement » ou « nature » dans les programmes électoraux. Mais on n’est pas « décroissant », non non ! Faudrait pas laisser croire que « lespauvres » vont devoir se priver de leur abonnement Netflix et de leur vieille Peugeot, et qu’ils ne pourront plus partir en autocar à la Costa del Sol. Non non, lespauvres, ben ils n’ont pas assez alors il leur faut plus. On ira le chercher chez les riches qui ont trop. Et puis « lespauvres », ça aime les gros barbecues plein de viande en été. Donc ne nous parlez pas de « décroissance ». Ça c’est pour les écolos-bobos-radicaux qui ont trop et qui aiment couper du bois à la hache dans un gros pull qui gratte, à côté de leur chèvre apprivoisée. Et puis, pour les penseurs marxistes, la décroissance « elle n’a pas de contenu propre », « manger moins de viande, c’est le végétarisme », « l’énergie, c’est le Shift », « la mobilité, c’est le vélo », etc. Pas besoin de cette idée superflue, éco-Marx avait déjà tout compris. C’est simple : « en sortant du capitalisme, on résoudra la question de l’urgence écologique et climatique ». Donc le combat pour faire décroître l’empreinte écologique au fond, ce sera un effet collatéral de la sortie du capitalisme. Et nouveaux sourires condescendants et autosatisfaits.

Chez les écologistes -qui ont toujours du mal à s’avouer de gauche, ces petits bourgeois timides !-, c’est le grand écart permanent. « Nous ne sommes pas décroissants ! Nous sommes a-croissants ou mieux, post-croissants [air convenu de celui à qui on ne la fait pas], « là n’est pas la question, il faut être agnostique par rapport à la croissance » donc et puis, « de toute façon, il n’y a plus de croissance en Europe ma bonne dame ! » [sous entendu : hop ! on peut donc évacuer le débat de la décroissance puisqu’elle survient spontanément, inutile donc de la décider politiquement donc de la promouvoir]. Voilà les courageux écologistes, dignes descendants de Ivan Illich, André Gorz, Cornélius Castoriadis et Jacques Ellul. Ils se retournent dans leur tombe devant tant de radicalité.

À droite -et de nos jours, ça tire vraiment bien à droite partout dans le monde, entre droite conservatrice, centre-droit libéral, droite néolibérale, ultra-droite et extrême-droite néofasciste on se bouscule-, on est moins « précieux ». On a choisi depuis longtemps : « décroissance », c’est mal. C’est même « LeMal ». Question réglée. Et je dois dire que par rapport à la gauche, y compris écologiste, je dois dire vraiment que j’ai parfois plus de sympathie pour ces sophistes de droite qui, en réalité, ont mieux compris que toute la gauche la signification exacte de la décroissance. Avec eux, au moins, on peut utiliser le mot décroissance dans un débat à mort. Justement parce qu’il clive, parce qu’il n’y a pas de voie médiane et parce que oui, « nous on veut toujours croître sans limite ». Donc la décroissance, c’est l’ennemi juré. Que j’aime ces meilleurs ennemis par rapport à tous mes faux amis !
Et si l’écologie est l’homme à abattre de l’extrême-droite, ladécroissance est l’homme à abattre mais à torturer avant puis à profaner une fois mort. Donc là, ça castagne bien autour du mot !

Hors du champ politique institutionnel mais non moins politisés, des experts « au dessus de la mêlée » s’en mêlent : « nan mais allez, la décroissance, en gros, c’est les scénarios de réduction de la demande d’énergie du GIEC ». Pas besoin d’utiliser des mots idéologiques, ça ne fait qu’ajouter de la confusion et ça « clive ». Encore une fois, le clivage, la polarisation tant redoutée de toutes et tous. « Vous les décroissants, nuisez au débat démocratique ». A bon, carrément… Que j’ai mal, Cornélius Castoriadis, à ton idéal démocratique d’autonomie radicale, repris par la décroissance !

La consternation de votre serviteur, vous le sentez, est à son comble. Tout ça pour ça.

Certains scientifiques nouveaux venus, comme l’économiste Timothée Parrique, ont pourtant réalisé un remarquable travail épistémologique (la connaissance de la connaissance) pour rétablir les lettres de noblesse de la décroissance, un système de significations non triviales, voire même des définitions rigoureuses (sic) et même avancé des preuves empiriques de son caractère inéluctable pour nous sauver (cf. l’absence et le peu plausible « découplage absolu » inventé par les croissantistes verts et autres technosolutionnistes). Las… c’est alors qu’entrent en scène les pires peut-être, les décroissants de la première heure, les ultras de la décroissances, les gardiens du temple et autres représentants de la Sainte Inquisition décroissante. « Timothée Parrique a trahi la décroissance. Il dévoie le sens que lui avait donné Serge Latouche (grand précurseur de l’idée). » « Ce sont des économistes qui osent traiter le sujet alors que, justement, la décroissance veut détruire l’idée même d’économie ! » (tête et paupières relevées et long doigt accusateur).

Les sectaires de la décroissance lui ont peut-être fait plus de tort que de bien. Comme si les mots avaient une essence ! Moi qui croyait que la linguistique et la sémantique avaient depuis longtemps démontré que les mots sont des pures conventions contingentes. En outre, les mots comme « libéralisme », « socialisme », « écologie » et « décroissance » sont par nature polysémiques, riches de sens variés, à plusieurs niveaux conceptuels, mais souvent reliés par un substrat de significations cohérent. Comme si l’économie n’était pas, au même titre que la biosphère, un phénomène inéluctable pour l’Humanité. De quel droit les scientifiques et intellectuels actuels ne pourraient-ils pas s’emparer du mot décroissance, actualiser ses significations, et le rendre désirable ? De quel droit ne pourrait-il pas y avoir -enfin !-, une théorie économique et une économie politique scientifiques de la décroissance ?

Saviez-vous que le mot « démocratie » était redouté par de nombreux philosophes du Siècle des Lumières ?

Je revendique haut et fort le droit de redéfinir la décroissance, de l’assortir de nouvelles significations, de la préciser dans le contexte de champs scientifiques déterminés, de la compléter voire de la dépasser comme contenu initial mis au jour par ses précurseurs.

En sommes-nous restés à l’astronomie de Ptolémée ?

Devons-nous abandonner le mot Soleil parce que Ptolémée le définissait autrement que nous ?

Continuons la revue du festival des fous. On comprend que les économistes mainstream -ces pseudo-scientifiques- récusent la décroissance. Ils ne prennent en fait même pas le temps de le faire selon les modalités du débat scientifique par les pairs, ils se contentent de la balayer de la main entre deux phrases d’une interview dans le style « non mais ça ce n’est pas vraiment un sujet sérieux, parlons plutôt de la croissance de la compétitivité et du taux d’emploi voulez-vous ? » « Comment voulez-vous assurer l’équilibre des finances publiques, l’emploi, l’innovation technologique, la croissance et la productivité avec la décroissance ? Allons ! »

En fait, j’ai un scoop, je pense que 99,99% des économistes académiques qui parlent de la décroissance n’ont pas lu un seul ouvrage à son sujet. Mais qui fait encore confiance à ces charlatans de nos jours ?

Voilà, et ceci n’est qu’un minuscule extrait de l’ordre pitoyable du discours actuel, où le mot « décroissance » est peut-être le mot le plus maltraité, le plus stupidement vilipendé, de toute la langue française.

On pourrait se demander maintenant : « en quoi est-ce important ? Ce n’est qu’un mot après tout. »

Et bien non justement, ce n’est pas qu’un mot.

Je vais vous dire pourquoi, en quelques mots seulement. Dans mon esprit, c’est assez limpide. Je fais partie de ceux qui sont convaincus que la seule issue pour l’Humanité, je dis bien la seule, pour éviter effondrements voire extinction, la fameuse « voie » chère au philosophe Edgar Morin, est nécessairement une voie décroissante.

Autrement dit, je fais partie de ceux pour qui il n’y a pas de solution à l’Écocide planétaire et aux autres urgences existentielles qui frappent l’Humanité, hors de la décroissance.

Je suis convaincu, sur les épaules de la littérature scientifique et de la pure logique, qu’il faut moins d’avion, moins de bateau, moins de voiture, moins de viande, moins de béton, moins de digital, moins de capitalisme (en sortir purement et simplement), moins de marchandisation, moins de croissance (plus du tout en Occident), moins de publicité, moins de production, moins de consommation, etc. etc. etc.

Il faut tellement moins de tellement de choses que je n’arrive pas à trouver un meilleur mot que décroissance pour décrire l’immense bifurcation dont l’Humanité a besoin pour réduire massivement et rapidement son empreinte écologique afin d’éviter l’Écocide planétaire, les effondrements et, si nous continuons à détruire l’habitabilité planétaire, l’extinction pure et simple de notre espèce, ainsi que d’un grand nombre d’autres.

Oui certaines choses vont croître. Oui. Mais l’immense partie du métabolisme économique mondial doit décroître.

Quand je pense cela, je me dis que c’est bien là qu’est le problème psychologique, métaphysique, culturel, qui entraîne cet embrouillaminis de propos stupides, ce salmigondis d’arguments idiots, ce déni de la décroissance en tant qu’idée, phénomène et mot : le refus du moins, le refus de la limite, le refus de l’idée que nous n’avons désormais plus le choix pour aller à l’époque suivante.

C’est le « non du père », dans le mot « décroissance », qui provoque la rébellion de l’enfant capricieux. Il veut jouer sans limite.

Mais la décroissance n’est plus une option, c’est notre seule planche de salut.

Le lecteur attentif aura donc compris où est le problème de principe, dans ce que j’ai évoqué ci-dessus.

Alors que je postule que nous n’avons pas le choix que de comprendre, accepter et mettre en œuvre la décroissance, le débat public à son sujet est digne du caniveau. On va encore chercher des solutions hors de la décroissance, en n’utilisant pas le mot qui correspond au médicament qui peut sauver le patient en danger de mort. Ça en devient pathétique.

Certes, la décroissance n’est pas tout. Elle ne suffit pas à donner toutes les réponses, elle n’est pas un programme politique total (quoique, ce n’est qu’une question de temps pour qu’on la complète comme une vision de civilisation, au même titre que l’humanisme, le libéralisme, le socialisme, le communisme, le transhumanisme, etc.). Mais je pose qu’aucun programme politique satisfaisant ne peut se passer d’elle. Aucun.

Tous ceux qui font semblant de l’ignorer, de la mépriser, de la haïr portent une lourde responsabilité éthique et politique.

Alors, sans avoir seulement pris la peine d’expliquer en long, en large et en carré ce qu’est la décroissance dans ce billet, je supplie ceux qui en parlent de se taire, tant qu’ils n’ont pas lu au moins un article, un ouvrage, une définition même, à son sujet. Tant qu’ils n’ont pas d’argument solide à lui opposer. Tant qu’ils en restent à sa surface.

Pitié, si vous ne savez pas ce que c’est, renseignez-vous.

Pitié, si vous n’avez pas compris le raisonnement principal de la décroissance, suspendez votre jugement.

Pitié, laissez parler les scientifiques experts de la décroissance plutôt que de vous substituer à eux.

Ouvrez vos chakras si vous voulez vraiment sauver l’Humanité.

Je supplie également les alliés objectifs -même inconscients- de la décroissance de cesser de refuser d’employer ce mot, pour des prétextes aussi nombreux que fallacieux (la gauche en général). C’est complètement contreproductif de censurer le vocabulaire relatif aux propositions écologiques. La décroissance existe comme courant d’idées historique, ne vous en déplaise. Le mot a une longue histoire. Il est chargé de significations positives par ceux qui l’emploient en connaissance de cause. En l’étudiant, vous comprendrez.

L’aporie logique est donc à son comble. Et la logique, elle est issue de l’observation du fonctionnement empirique du monde et de la nécessité théorique de la validité et de la cohérence d’un système d’affirmations. C’est pourquoi je vous défie de contredire cette affirmation logique :

SI la décroissance est à la fois un courant d’idée historique, un mouvement social et culturel porté par des acteurs de terrain, un mode de vie individuel et collectif, un ensemble de théories, un phénomène macro-économique empirique et un ensemble de politiques publiques concrètes QUI SONT STRICTEMENT NECESSAIRES (mais non suffisants) POUR minimiser d’urgence l’Écocide planétaire et de nombreuses autres urgences existentielles afin de préserver la possibilité d’une vie authentique sur Terre, ALORS la nullité du débat public actuel à son sujet met en péril toute l’Humanité.

Je fais donc appel au principe éthique de Responsabilité chez les leaders d’opinion : vous n’avez pas le droit de mépriser ou détruire une idée, étiquetée par un mot contingent, qui peut sauver des milliards d’existences humaines et non humaines.

Faites vos devoirs.

Et pour ma part, après 15 années de lectures et réflexions sur la décroissance, tant qu’on ne me propose pas un meilleur mot, plus signifiant, et qu’on ne me démontre pas qu’on a compris en majorité ce qu’était la décroissance comme phénomène réel, ce qu’elle impliquait, en quoi elle était indispensable, en quoi elle est possible et souhaitable, je continuerai coûte que coûte à utiliser ce mot salvateur.

Décroissance, décroissance, décroissance !






Fou avec sa marotte, Heinrich Vogtherr l’Ancien (1490-1556), vers 1540.

Wikipedia

2 réponses à “Billet d’humeur n°1 : décroissance, le festival tragicomique des opinions ignares”

  1. Avatar de Thierry Caminel

    Du fait des déplétions pétrolières et des autres resources fossiles, il y aura qu’on le veuille ou non moins d’avion, de bateau, de voiture, de viande, de béton, de digital, de marchandisation, de croissance, de publicité, de production etc. Ce n’est pas une question de choix de société. Ça nous le sera imposé.

    Du coup, je préfère parler de récession, qui doit être à minima comprise, anticipée et acceptée, à défaut d’être voulue : https://thierrycaminel.home.blog/2019/08/28/vive-la-recession/

    Michel Lepesant aussi defend ce terme: ttps://ladecroissance.xyz/2021/09/28/tribune-dans-le-monde-du-26-27-septembre-version-longue/

  2. Avatar de Beyer

    Beau coup de gueule, va-t-il faire avancer ce nécessaire débat ? Je crois non seulement qu’il est dans notre intérêt de décroître, mais également que nous y sommes forcés. Le choix est maintenant entre décroissance et régression. Vous pointer la démesure comme ennemie, et vous avez raison, mais si la démocratie est bien contradiction, elle n’est pas si répandue, même ici. Les tableaux de tous ceux qui refusent le mot décroissance montrent la faiblesse de « la gauche » envers cette démesure. Et les sectateurs de LA DECROISSANCE tue le potentiel critique du mot, qui est tout ce qu’il peut apporter. Ne soyez pas si caricatural dans votre rejet de l’importance d’un mot. Un mot peut faire une époque, et si je reste un ferme partisan de la décroissance, je crois maintenant qu’il faut développer notre besoin de rééquilibrage en sortant de la quantification. S’il faut décroître, il faut surtout relever les yeux de l’horizon économique et spectaculaire qui nous ruine. Il faut en effet « qu’on la complète comme une vision de civilisation » . Merci en tout cas

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