Commentaire n°42 : le rattachement de la Wallonie à la France ?


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Paul-Henry Gendebien est décédé à l’âge de 84 ans. Qui était-il ?

C’est une idée qu’on entend pratiquement jamais : le rattachement de la Wallonie à la France.

C’est pourtant loin d’être absurde : nous parlons français, bien que de culture belge, nous baignons dans la culture française (nous regardons massivement la télévision française et suivons sa politique et ses artistes, et allons massivement en vacances en France), et nous avons été historiquement plusieurs fois français, en tout ou partie. De nombreuses fois, les armées françaises se sont battues sur notre territoire, les deux dernières pour préserver la liberté du pays.

Bien que certaines études sociologiques indiquent que nos plus proches parents culturellement sont les … Flamands, je pense pour ma part que la Wallonie s’intègrerait parfaitement à la France.

Et les Bruxellois ? Ha… sont-ils préoccupés par la Wallonie ? Beaucoup d’entre eux sont en partie wallons, en partie flamands, en partie étrangers d’origine. On pourrait imaginer le rattachement de la Wallonie seule, ou le rattachement de Bruxelles également, à la France (au risque de faire hurler la minorité bruxelloise néerlandophone, et le statut historique clairement flamand de la Ville de Bruxelles et de son hinterland).

Pourquoi réfléchir à cette hypothèse du rattachement ? Parce que l’Etat belge parvient de moins en moins à fonctionner, parce qu’il y a des logiques centrifuges régionalistes dans les 3 Régions, parce que la Flandre, de facto, et sauf changement de cap majeur, a des velléités confédérales voire indépendantistes et parce que, peut-être, on n’imagine pas une République wallonne indépendante.

Mais peu importe nos préférences, la Wallonie, ce village gaulois peuplé de querelleurs de clochers, aurait avantage à réfléchir aux différents scénarios pour son avenir : Refédéralisation de compétences dans la Belgique, Confédéralisme, Indépendance avec ou sans Bruxelles, Rattachement à la France.

L’histoire pourrait nous surprendre dans les 10 prochaines années.

Et je déplore que la position institutionnelle de la Wallonie soit si souvent : « nous ne sommes demandeurs de rien » et/ou « nous sommes pour la régionalisation » (mais ne tirons pas les conséquences du dépeçage de l’Etat fédéral).

Je déplore également que, ancienne zone de première industrialisation comme le Nord de la France et la Ruhr allemande, la Wallonie reste cette anomalie colorée dans toutes les cartes statistiques des régions européennes (en mal).

De facto, je me sens souvent citoyen de seconde zone en Europe, citoyen d’un « failed state », incapable d’inscrire une hiérarchie des pouvoirs et des normes dans sa Constitution, donc incapable d’adopter une position politique et de résoudre : Climat, Fiscalité, Emploi, Mobilité, Energie, Politique européenne, etc. etc.

Et donc, hommage à un personnage politique qui a osé réfléchir à un sujet auquel trop peu réfléchissent.




Drapeau français marqué en son centre du coq wallon utilisé par les partisans de la réunion de la Wallonie à la France.

Wikipedia

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