Pour comprendre la guerre en Ukraine et en Israël-Palestine, il ne faut jamais oublier que derrière certains belligérants, il y a … la bombe nucléaire.

In fine, ce qui peut empêcher l’ONU, l’OTAN, les USA ou l’Union européenne de se battre au côté des Ukrainiens ou d’interposer des troupes pour protéger Gaza, c’est le fait que la Russie et Israël, outre une armée puissante, disposent d’armes nucléaires.

Bien sûr, ne soyons pas naïfs, d’autres considérations moins existentielles provoquent la relative passivité des occidentaux dans ces deux conflits, quand ce n’est pas parfois une active complicité : paresse, inertie, peur du conflit, intérêts géopolitiques inavouables (énergie, technologie, diplomatie), électoralisme, aveuglement historique.

Mais l’arme nucléaire a un réel effet dissuasif par rapport à des interventions militaires conventionnelles de pays tiers, qu’ils voudraient rétablir la paix ou faire gagner un camp contre l’autre.

Aujourd’hui, Vladimir Poutine envoie un message quasiment directement à Emmanuel Macron et ceux qui voudraient le suivre : « n’envoyez pas de troupes au sol, car souvenez-vous que j’ai l’arme nucléaire ».

Voilà pourquoi, en ce sens, l’arme nucléaire est incompatible avec un ordre démocratique mondial. Elle sanctuarise un territoire qui peut être démocratique certes mais, entre les mains de gouvernements non démocratiques, elle sanctuarise la tyrannie, la guerre et, ce n’est pas une fiction juridique, le génocide.

Et n’oublions pas que les USA possèdent des milliers de têtes nucléaires, et qu’ils sont sous la menace d’une prise de pouvoir par un néofasciste, Donald Trump, ainsi que la France, par Le Pen, tandis que la dictature chinoise se radicalise dans l’agressivité, que l’Inde devient illibérale (à côté du Pakistan) et que le Royaume-Uni est dirigé par des conservateurs néolibéraux qui ont perdu toute décence. Tous ces pays possèdent la bombe.

Il y a eu un large mouvement anti-nucléaire au XXème siècle. Aujourd’hui, quasiment plus rien. Nous dormons sous la menace constante d’arsenaux nucléaires. Et la catastrophe écologique risque d’augmenter les tensions entre pays.

Jusqu’à la prochaine explosion nucléaire ? Le réveil risque d’être brutal.

Tracteur-érecteur-lanceur du missile à capacité nucléaire RS-28 Sarmat au cosmodrome de Plessetsk en 2018.

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