L’Anthropobiosphère, un terme introduit notamment par l’agronome Michel Griffon, désigne la nouvelle sphère qui émerge de la combinaison et de la confusion de l’Anthroposphère et de la Biosphère en un seul système. Quand certains parlent d’Anthropocène, de Capitalocène, de Pétrolocène, d’Occidentalocène, désignant comme « coupables » alternatifs de la Grande Accélération, l’espèce humaine, le capitalisme, l’exploitation des combustibles fossiles ou l’Occident, ils parlent essentiellement d’un phénomène unique. L’Anthropocène signifie principalement que notre espèce « anthropise » la Biosphère à une échelle si importante qu’elle inscrit son empreinte dans les archives fossiles de la Terre.


La notion d’Anthroposphère dépend de l’existence de l’Humanité. Si l’espèce humaine s’éteignait, cela signifierait la fin de l’Anthroposphère, qui nécessite la survie de l’Humanité pour avoir un sens. Cela signifierait donc également la fin de l’Anthropobiosphère. La Biosphère ne reprendrait néanmoins que progressivement tous ses droits, le temps que toute influence significative du passage de l’espèce humaine sur la planète Terre ait disparu. Cela pourrait prendre des millénaires. Si la 6ème extinction de la Vie sur Terre, en accélération, se confirmait, il faudrait plusieurs millions d’années avant que la Vie puisse se redéployer au même niveau de biodiversité qu’aujourd’hui.

Bien sûr, la Terre dispose toujours, et disposera encore longtemps après notre extinction, d’une biosphère, la Biosphère. Mais depuis l’aube de l’Anthropocène, la marque de l’Humanité sur le système Terre est telle, qu’on ne peut plus analyser la Biosphère comme si notre espèce était une parmi les autres. De nombreuses variables de stock et de flux, comme le nombre d’individus humains, la part des terres artificialisées, la biomasse mobilisée, la biomasse des animaux domestiques, la masse de matière extraite et déplacée, la quantité d’énergie extraite et utilisée, la quantité d’information échangée, la masse de déchets et de substances polluantes dispersées, etc., démontrent que l’espèce humaine est dominante sur la planète, et est devenue une force d’ampleur géologique.

Certains effets de l’Anthropocène sont d’ores et déjà irréversibles. Nous vivons sur une Terre, dans un climat, que jamais l’espèce humaine n’a connus. C’est la première fois qu’une seule espèce a un tel impact sur l’histoire de la planète.

Voilà plusieurs arguments qui justifient la notion d’Anthropobiosphère, pour décrire le système Terre.


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