Situation n°2 : J-5 avant les méga-élections 2024, que va devenir l’écologie ?


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Mardi 4 juin 2024, 5 jours avant les méga-élections 2024, où nous pourrons choisir nos représentants politiques dans de nombreuses assemblées : Parlement wallon, Parlement bruxellois, Parlement flamand, Parlement fédéral, Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Communauté française de Belgique), Parlement européen, etc. Plus quelques spécificités institutionnelles belges comme le Sénat, les assemblées bruxelloises spécifiques et la Communauté germanophone.

Du nombre de sièges réunis par chaque parti dans chaque assemblée dépendront les possibilités mathématiques de constituer des majorités et de mettre en place des gouvernements (la Commission pour l’Union européenne).

Dès la mise en place des parlementaires, une nouvelle législature s’ouvrira pour 5 ans à tous ces niveaux.

Et des gouvernements gouverneront, en présidant aux destinées de 3,5 millions de Wallons, 11 millions de Belges, 500 millions d’Européens et partant, 8 milliards d’êtres humains, en fonction du niveau de pouvoir.

Quelles sont les tendances marquées par les sondages pré-électoraux, depuis les élections de 2019 ? Une nette chute d’Ecolo, une remontada impressionnante des Engagés, un tassement du PS, une hausse du MR, une hausse du PTB, une nette hausse du Vlaams Belang, une baisse de la NVA, du CD&V, de l’OpenVld et de Groen. Et une hausse diminuée récemment chez Vooruit.

À part le MR, on observe donc une baisse de tous les partis qui ont participé aux différents gouvernements du pays. Vlaams Belang, PTB et Engagés profitent nettement de leur présence dans l’opposition. Le petit parti Défi ne profite pas de sa présence au Gouvernement bruxellois et ne décolle pas en Wallonie.

Les résultats des élections vont-ils confirmer, infirmer ou même renforcer ces tendances ? Nous le verrons dans 5 jours.

Quels gouvernements seront constitués ensuite ? Il faut d’abord poser la question de savoir quand ils seront constitués. Car la hausse des extrêmes politiques (Vlaams Belang et PTB) et la dispersion des voix dans les 3 Régions rend l’exercice des coalitions des plus incertains. La baisse du score des partis de la majorité fédérale va compliquer les choses. Il est probable que la constitution de tous les gouvernements prennent des mois au total, et que certains attendent même le résultat des élections communales et provinciales du 13 octobre 2024. Quant à l’Europe, il se pourrait que les équilibres généraux ne soient pas modifiés mais que la ligne politique soit complètement différente.

Quelles attentes réalistes peut avoir une personne qui partage mes convictions démocrates, de gauche, écologistes, décroissantes et philosophiquement humanistes libérales ? Qu’en est-il par rapport au constat que nous sommes entrés dans la temporalité de l’Urgence, l’urgence écologique existentielle, absolue, face à laquelle l’Humanité se trouve, puisqu’elle commet l’Écocide, c’est-à-dire la destruction des conditions de vie sur Terre ?

J’ai déjà acté que la législature belge écoulée n’avait PAS déclaré l’Urgence écologique. Autrement dit, d’un point de vue institutionnel, le statu quo de l’inertie écocidaire n’a pas été remis en question fondamentalement, malgré la présence des écologistes dans tous les gouvernements belges, sauf celui de la Flandre, et malgré leur victoire électorale européenne en 2019 et le projet du Green Deal, et malgré le pic historique du mouvement climat en 2019.

Dans les faits, peu importe les discours politiques et les objections des commentateurs « optimistes », nous continuons à foncer, de plus en plus vite, vers les effondrements. Il n’y a eu aucune bifurcation d’ampleur au niveau systémique. Les quelques nouvelles intéressantes du côté des énergies renouvelables masquent mal l’échec patent des sociétés face à l’immensité du problème, et ne réjouissent que les ignares et les inconscients.

Le résultat des élections 2024 va-t-il changer quoi que ce soit à cette dynamique d’inertie écocidaire ?

Nous verrons. Mais mon pronostic est très sombre. Je ne vois aucune raison de penser qu’une rupture de continuité va se produire à l’issue des élections, bien au contraire.

Les écologistes (partis, associations, activistes, sympatisants) sont en recul partout en Belgique, en Europe, et dans le monde. À l’inverse, les éconégationnistes de tous bords enregistrent des succès dans tous les pays, d’extrême-droite ou de droite, néolibéraux, nationalistes, néofascistes, conservateurs. Du côté de la gauche social-démocrate, l’écosocialisme n’est toujours pas une réalité. Les anciens socio-chrétiens n’appliquent rien qui ressemble de loin à l’écologie intégrale proposée par le Pape François, et la gauche radicale, dans toutes ses nuances, n’applique pas non plus le dit « écomarxisme ». Les partis, modérés ou extrêmes sont loin, très loin du compte, en matière d’Urgence écologique.

Quant aux partis écologistes, ils connaissent depuis plusieurs décennies une forme d’auto-neutralisation de leur capacité de rupture, par l’atténuation du discours, la modération des propositions, le recul dans la mise en œuvre, le centrisme, etc., qui reflètent une victoire historique des Réalos sur les Fundis, des partis anti-écologistes (ou du moins écosceptiques) sur les écologistes (qui se sont fait dévorés par leur idéologie). Il s’agit, plus globalement, d’une défaite tout aussi historique de l’écologie politique dans son ensemble, qui, semble-t-il, n’a pas changé d’un iota la trajectoire écocidaire de l’Humanité. Cela serait déjà intolérable si ne s’ajoutait pas à cela un amateurisme criminel dans le chef de certains élus verts, de leurs cabinets, et du parti -conseillers, cadres et leaders confondus.

Les partis écologistes qui se présentent donc aujourd’hui aux élections sont voués, selon les sondages, à connaître de (lourdes ?) défaites électorales, alors qu’ils ne sont déjà plus que l’ombre verdâtre d’eux-mêmes, et surtout une petite fraction de la puissance politique et de la vision de rupture qui serait nécessaire pour hisser la démocratie à la hauteur de l’Urgence.

Même si certains parviennent à se hisser péniblement au pouvoir, par mille ruses et alliances, ce sera dans la faiblesse congénitale, sans pouvoir marquer davantage les déclarations de gouvernement 2024-2029 que celles de 2019-2024, en enregistrant un recul certain en fait, comme 5ème roues du carrosse, dans des coalitions dominées par des partis éconégationnistes, qui collaborent de facto au statu quo de l’inertie.

Comment imaginer une seconde que des partis écologistes perdant les élections, qui n’ont (plus) jamais eu le discours de la vérité sur l’Écocide, qui n’ont pas proposé un programme qui se hisse à cette hauteur, qui ne peuvent donc logiquement obtenir aucun mandat populaire pour l’exécuter, puisse jouer le moindre rôle favorable durant les 5 prochaines années ?

Est-il justifié d’affirmer que les élections du 9 juin sont « un referendum pour ou contre l’écologie » dans ces conditions ? Il eut fallu qu’il en soit question, d’écologie, et de la radicale, de la courageuse, de la professionnelle, s’il-vous-plaît ! Si les partis écologistes avaient vraiment été à la hauteur de l’Urgence, à tous points de vue, oui, nous aurions pu parler d’un « referendum pour ou contre l’écologie » le 9 juin. Mais quand l’équipe n’a pas joué le match à son niveau, le public éclairé n’y voit qu’une défaite méritée.

Sans force écologiste notable, le plus probable est donc que les 5 prochaines années seront celles du maintien de l’inertie et de la lente dégradation des conditions écologiques, sociales, économiques, démocratiques partout dans le monde. Pire, nous pourrions assister à l’érosion voire à l’effondrement des forces morales, intellectuelles, associatives, activistes et politiques de l’écologie au sens large, sous les coups de boutoir de tous leurs ennemis éconégationnistes. Déjà aujourd’hui, l’armée écologiste n’est plus que lambeaux dispersés, léchant ses blessures dans d’obscures chaumières, sans espoir, sans courage, sans stratégie, sans leadership, sans mouvement, sans parti.

Dès lors, s’il ne s’en trouve aucun chez les partis, où trouver de l’espoir ?

L’écologie politique, combien de divisions ?

Chez les activistes du climat et de l’environnement ? Ils ont été ratiboisés par la pandémie, qui a tué dans l’œuf leur momentum. Ils sont en dépression, en burnout, en retrait, aux études, entrés sur le marché du travail, en train de fonder une famille (ou d’y renoncer par éthique), désabusés, découragés, neutralisés. Ils ont disparu de la scène publique, hormis quelques coups sporadiques des plus passionnés d’entre eux, des actions de désobéissance civile ou de simples manifestations, des procès qui prendront dix ans sans sanction effective, sous la menace grandissante d’une répression policière et judiciaire de plus en plus anti-démocratique.

Chez les scientifiques ? Le journal anglo-saxon The Guardian a montré récemment que l’immense majorité des scientifiques du climat étaient effrayés ou découragés d’observer la concomitance du réchauffement climatique et de l’inertie des sociétés. À part rejoindre les rangs des désobéissants civils, comment imaginer qu’ils puissent faire quoi que ce soit de plus dans leur profession de scientifique ? Et encore ceux-ci sont-ils minoritaires. Car il y a tous ceux qui n’ont toujours pas compris la gravité de la situation, ceux qui ne veulent pas comprendre car cela remettrait en question leur carrière, leurs publications, leur pouvoir scientifique, et ceux qui ont compris mais qui se retranchent derrière leur « réserve académique ».

Chez les associations ? Elles ont montré toutes leurs limites. Stipendiées par les pouvoirs publics, menacées de ruptures de financements par les gouvernements de droite, inconsciemment dans l’auto-censure, peuplées de braves gens peu conscients de la violence du milieu politique mais bien conscients de faire partie du précariat, aux cadres souvent prisonniers de la bureaucratie de l’administration, et de la leur propre, beaucoup d’entre elles sont en réalité extrêmement modérées, voire parfois conservatrices et, même si radicales, la plupart du temps inaudibles et inoffensives.

Chez les syndicats ? Ils semblent qu’ils soient incapables d’abandonner le compromis Travail-Capital des Trentes glorieuses, incapables d’imaginer la sortie du modèle productiviste, industrialiste et croissantiste, incapables d’imaginer la décroissance, inconscients ou dans le déni de l’Urgence écologique. Il est loin le temps où les syndicats luttaient pour la révolution et l’abolition du capitalisme. J’ai souvent pensé que Fédérations et Syndicats sectoriels étaient les deux faces d’une même médaille. Nous ne sommes pas prêts de voir les syndicats de l’aviation, de la voiture, de l’équipement et de la construction de masse, encore moins de la pétrochimie, occuper leurs usines et briser eux-mêmes les machines écocidaires.

Chez les journalistes ? Ouvrir la page internet de n’importe quel organe de presse et être immédiatement bombardé de publicités pour des SUV ou des voyages lointain en avion suffit à démontrer dans quelle aliénation ils sont enfermés. Malgré quelques éditoriaux un peu secs, l’ouverture de nouvelles rubriques vertes, voire de nouveaux emplois consacrés à l’écologie, on peine à voir la mobilisation générale d’une presse indépendante qui se révèlerait consciente de son rôle historique, celui d’éclairer la population et de dénoncer les puissances écocidaires pour mettre fin à la destruction écologique. Entendu récemment sur une chaîne radio publique : « on vous offre des vols pour un city-trip à Istanbul ». Sur quelle planète vivent-ils ? Beaucoup de journalistes, en réalité, sont aussi éconégationnistes que leurs lecteurs.

Chez les entreprises ? Haha ! Aucune entreprise d’une taille significative à l’échelle de l’économie mondiale, je dis bien aucune, n’est aujourd’hui en mesure de réduire son empreinte sous le seuil de soutenabilité, sans se faire sanctionner immédiatement par le marché capitaliste international. Et encore faudrait-il qu’elles le souhaitent, ce qui est loin, très loin d’être le cas. Et qu’elles portent à leur direction des CEO écoconscients. Bien au contraire, les plus grandes entreprises du monde, qu’elles soient fossiles ou non, sont les principaux agents de la destruction des conditions de vie sur Terre, et nomment à leur tête des sociopathes.

Chez les artistes ? On n’observe aucun sursaut qui fasse mouvement. Eux-mêmes sont broyés par la mégamachine médiatique. Entre faire carrière auprès de ses producteurs (capitalistes), aller dans le sens du poil de son public (en partie conservateur), ne pas déplaire à ses sponsors (capitalistes), les artistes engagés sont exceptionnels, ceux qui menacent vraiment le pouvoir, des miracles vivants.

Que nous reste-t-il comme force de changement crédible ?

Peut-on attendre quoi que ce soit du Peuple, c’est-à-dire des citoyens ? Car en ultime recours, c’est bien l’ensemble formé par les gens eux-mêmes, le corps citoyen, le corps électoral, qui détient la clef de la situation. Même en dictature, sans majorité d’assentiment, le tyran ne peut mettre en œuvre une politique d’Urgence écologique (c’est une des raisons pour lesquelles le rêve d’une « dictature verte » est non seulement immoral mais surtout stupide). C’est le cas a fortiori dans une démocratie : il n’y aura pas d’écologie à la hauteur sans les gens, sans le Peuple.

Mais que fait-il, ce Peuple ?

On se perd en conjectures pour expliquer l’inertie des populations. Ont-elles conscience de ce qui est en train de se jouer (l’avenir de l’Humanité) ? Ont-elles compris les dynamiques à l’œuvre (l’Écocide) ? Leur a-t-on expliqué les causes fondamentales (l’économie mondialisée, capitaliste, productiviste, industrialiste, extractiviste, consumériste, néolibérale, illimitiste, etc.) ? Ont-elles perçu qu’aucun parti, aucun politicien, ne leur propose une réponse crédible à cette menace de mort écologique ? Restent-elles dans le déni ? Sommes-nous toutes et tous moralement corrompus, au point de préférer le Mal au Bien, pour nous et tous nos descendants ? Est-ce que nous sommes si prêts à souffrir pendant tout le XXIème siècle, et voir souffrir nos enfants, en masse ?

Depuis plusieurs années que j’observe la politique écologique chez nous et dans le monde entier, de l’intérieur de cabinets ministériels écologistes, d’administrations de l’Environnement, d’associations, de groupes citoyens et activistes, en étroit contact avec la presse et les scientifiques, ainsi que des auteurs spécialisés, je ne vois plus qu’une seule force politique capable de perturber le statu quo : Gaïa elle-même. Gaïa étant, selon la philosophe Isabelle Stengers, l’ensemble des phénomènes turbulents, résistants, imprévisibles, qui agitent et perturbent la Terre et impactent les sociétés humaines qui en dépendent, et qui proviennent des processus de la Biosphère, des espèces vivantes, des écosystèmes, du climat, de l’air, de l’eau, des sols, de la terre.

Puisque la pièce de théâtre humaine a voulu nier l’existence de la scène, des décors, du bâtiment du théâtre lui-même, et qu’elle joue son rôle comme si rien n’existait hors de sa sphère, elle ne voit pas que la scène s’effondre, que les décors s’écroulent sur les acteurs, qu’un bruit fracassant issu des fissures du bâtiment est en train de recouvrir le son de sa voix. La scène et les décors jouent un rôle à part entière dans la pièce, comme la Terre devient un acteur politique dans les affaires humaines.

Autrement dit, je n’attends, pour l’instant, plus rien de la part des forces socio-politiques humaines et tout des forces -destructrices- de la Biosphère, déchaînée par notre économie écocidaire. J’attends un « moment Pearl Harbor« , c’est-à-dire une catastrophe, ou une accumulation de catastrophes écologiques, tellement graves, en nombre de morts, de blessés et de dégât économique, qu’il survienne un choc psycho-politique majeur, qui crée une rupture dans le champ politique, suffisante pour ouvrir la voie à une pensée, un discours, une vision, une stratégie, un programme, une politique, un mouvement et des partis à la hauteur de l’Urgence écologique. Comme l’attaque japonaise sur Pearl Harbor a fait basculer entièrement les États-Unis -préalablement isolationnistes voire pacifistes- dans la guerre, à cause du choc psychologique que cette attaque a constitué, j’espère qu’une catastrophe écologique suffisamment impactante crée un choc psychologique à même de débloquer l’impasse dans laquelle nous sommes.

Pour éviter la catastrophe terminale, on en vient à presque souhaiter des catastrophes majeures -mais non terminales-, qui puissent réveiller brutalement tous les acteurs sur la scène, pour qu’ils voient enfin que les décors sont vivants, comme eux, et qu’ils sont en train de leur tomber dessus.

Ce billet n’aura probablement pas pour effet de vous remonter le moral. Il n’en a pas la vocation. La mission que s’est fixée votre serviteur est de s’astreindre à la lucidité la plus cruelle sur le Réel.

Si, contrairement à tous les sondages, les écologistes gagnaient les élections en Belgique, en Europe et ailleurs dans le monde (plus de voix qu’en 2019, c’est-à-dire une progression de l’écologie politique dans le monde), les faits démentiraient seulement une partie de ma prospective, celle qui porte sur le pronostic électoral. Il faudrait, pour démentir le reste, que ces partis parviennent ensuite au gouvernement, et, enfin, avec les autres partis, mettent en œuvre une politique de l’Urgence.

Si, contrairement à tous les sondages, les écologistes se maintenaient (score équivalent à 2019), il faudrait malgré tout acter leur défaite à se renforcer.

Si, contrairement à tous les sondages, leur perte de voix était minime (score à peine inférieur à 2019), idem.

Si, comme tous les sondages l’indiquent, leur perte de voix était conséquente, l’hypothèse principale de ce billet serait vérifiée.

Et comme l’écologie n’est pas réservée aux partis écologistes, ceci vaut, pro rata, pour tous les partis qui font actuellement mine de s’y intéresser. Car ce dont nous avons besoin, c’est de la victoire de l’écologie, pas de sa survivance dans les marges. Nous avons besoin de son hégémonie culturelle, définitive.

Bien que la bataille écologique de 2024 semble a priori perdue, c’est à gagner la guerre pour la Vie sur Terre qu’il reste urgent de s’atteler.

Que ceux qui pensent autrement que moi, et détectent dans mon propos des erreurs factuelles ou des illusions non dissipées, n’hésitent pas à me contredire.




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5 réponses à “Situation n°2 : J-5 avant les méga-élections 2024, que va devenir l’écologie ?”

  1. Avatar de Marielle ROGER
    Marielle ROGER

    Je partage tout à fait le constat. Je viens d’écouter une émission de la Terre au Carré sur René Dumont. C’est de ce type de personne dont on aurait besoin !

  2. Avatar de Miguel Rwubu
    Miguel Rwubu

    Très beau texte.
    Nous avons progressivement perdu le contact après le Néolithique, je pense. Dès le moment où nous avons cessé d’être tout à fait le jouet de la nature, et où elle a lentement commencé à devenir le nôtre. La bascule étant quasi totale depuis la révolution industrielle, en tout cas pour les pays riches. Et ce n’est qu’une fois revenu vers l’état initial (via des décrues successives et des catastrophes décuplées et routinisées, je suis d’accord) qu’on la reconsidérera enfin comme sujet et non comme objet. Comme une chose multiple et puissante qui existe, plutôt que comme un truc qui nous « environne ». En attendant, même si le niveau des Etats-Nations est, à mon avis, déjà entre quatre planches (par la grâce de l’irrémédiable décrue énergétique en cours), il reste le niveau local à investir pour réinventer. On va repasser d’un logiciel où « le monde est un village » à un autre, où chaque village va finir par redevenir un monde. Et c’est très bien. Il faut commencer à le vivre, en inventant une démocratie locale solidaire, puis à le documenter et le partager, comme l’indique Arthur Keller notamment ici https://youtu.be/0fwibZtmqtU?si=sY6eKDYmNUvXfuJ8
    Entre les deux, c’est sûr, ça va piquer. Mais justement, préparons nous. Sans oublier au passage que, plus l’adversité est grande, plus le vivant collabore, comme le documente très bien « L’entraide, l’autre loi de la jungle », de la bande à Servigne. En ce qui me concerne, un espoir est mort. Un autre l’a remplacé. Pour ce que ça vaut, je le partage!

  3. Avatar de frederic
    frederic

    excellent texte partagé par beaucoup d’écologistes et scientifiques

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