Commentaire n°1 : Sur la chute de Jean-Claude Marcourt




Photo d’un potlatch Kwakwaka’wakw, par Edward Curtis (publiée entre 1907 et 1930).

Après sa démission du perchoir, Jean-Claude Marcourt vient d’affirmer que Patrick Dupriez et André Antoine, ses prédécesseurs à la présidence du Parlement wallon, ont également voyagé avec le greffier du Parlement dans les mêmes conditions que lui.

Entendons-nous bien : je trouve totalement légitime que certains citoyens qui occupent certaines fonctions dans la société rencontrent leurs équivalents à l’étranger, au besoin en prenant l’avion, et selon un certain standing dû à leur rang. Ce n’est pas incompatible avec l’écologie politique, et c’est un phénomène anthropologique aussi ancien que les rencontres entre tribus au paléolithique. Les rencontres amicales entre individus, familles, groupes, sociétés nécessitent des rituels de prestige. 

Il existe encore une aviation pour ces missions-là dans un monde 100% soutenable.

Que des présidents d’assemblées démocratiques se rencontrent à l’international et qu’ils bénéficient de conditions de confort supérieures, cela ne me choque pas du tout.

Après, il faut discuter du « degré de luxe et de confort » sur la forme ET de la pertinence et de la légitimité de la rencontre sur le fond. Cela doit selon moi être fixé par des lignes directrices de politique étrangère par le gouvernement ou l’assemblée concernée.

Que le président du parlement wallon rencontre le président de l’assemblée régionale des Hauts de France pour discuter des politiques économiques des deux régions, voyage en train 1e classe et loge dans un hôtel relativement confortable, en agissant dans le cadre de la politique étrangère fixée par le parlement wallon pour lui-même, en faisant valider ses dépenses selon les règles fixées… je suis OK avec ça et je trouve même ça indispensable.

Dubaï ? Hôtel trop luxueux ? Guide personnel ? Coût total de la mission ? Non pertinence ? Hors cadre fixée par le parlement ? Hors règles de bonne gouvernance ?

J’espère que le ministre Marcourt tombe davantage pour avoir laissé faire le greffier du parlement que pour son voyage luxueux à Dubaï, aussi critiquable soit-il.

Je n’aime pas l’idée populiste que les représentants politiques devraient vivre et agir comme des mendiants (idée propagée par le PTB et parfois par Ecolo aussi).

L’exercice de certaines fonctions mérite totalement selon moi une rémunération à la hauteur des responsabilités, un confort, des égards, une sécurité.

Tous les excès doivent être dénoncés et régulés mais les mandataires vertueux doivent pouvoir continuer à exercer leur mission.

Et il ne faut jamais oublier que les excès des personnes de pouvoir minent également l’économie privée, parfois dans des proportions encore plus importantes que dans les institutions publiques.


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