Les limites de l’être humain face à l’Information


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Exister implique d’agir, au sens large. Et toute Action nécessite le traitement d’une part de l’Information. Pour traiter cette part de l’Information, l’Humain, de manière analogue aux autres êtres vivants, dispose de son corps et de son système nerveux, et comme d’autres espèces plus complexes, d’un cerveau. Les êtres vivants traitent en permanence l’Information disponible, le plus souvent de manière automatique. Cependant, il est également possible aux espèces plus complexes d’orienter leur attention pour la focaliser sur certaines informations au détriment des autres.

Cette capacité d’attention est limitée, en largeur, en profondeur et en vitesse de traitement, avec souvent un compromis entre ces deux dimensions. Le prédateur resserre son attention sur sa proie pour la capturer et la tuer. L’intense concentration du savant ou du pianiste quand il se consacre à son art augmente son attention envers la partie visée de l’Information au détriment de toutes les autres. Il en va de même de l’astronaute qui réalise une série d’opérations de pilotage pour empêcher une navette d’entrer trop vite dans l’atmosphère, au risque d’exploser. Inversement, l’attention du soldat derrière les lignes ennemies est défocalisée au maximum, ouverte à percevoir n’importe quel stimulus qui pourrait revêtir un caractère de menace. Dans le cas de l’astronaute, c’est la concentration focalisée qui est synonyme de vie. Tandis que c’est la concentration défocalisée qui l’est pour le soldat.

En raison des contraintes biophysiques de notre cerveau, nous disposons d’une capacité d’attention, de traitement, de stockage, de transmission, de diffusion et de génération de l’information strictement limitée. Cette capacité varie selon les individus mais est strictement bornée au maximum pour l’espèce.


Quels sont les contraintes de l’être humain face à l’Information ?

  • Limites du temps de vie. Impossibilité d’acquérir plus d’information hors de son temps de vie (on ne peut pas télécharger instantanément de l’information passée ou d’un autre cerveau dans un cerveau, il doit l’acquérir par lui-même durant le moment présent). Perte considérable et définitive d’information au décès d’un individu (expérience, expertise, connaissances, mémoire des événements, etc.).
  • Limites du temps de veille. Nécessité de consacrer un temps considérable au sommeil et au repos, pendant lesquels l’acquisition de nouvelle information est limitée et le cerveau se concentre surtout sur la réorganisation de l’information acquise durant le temps de veille.
  • Limites du temps libre. Nécessité de consacrer un temps considérable à la sécurité, à l’alimentation et au soin du corps, et à toutes sortes de nécessités de la survie et de la vie, qui n’est pas pleinement disponible au traitement spécifiquement orienté de l’information.
  • Limites de l’état de santé et de forme. Réduction parfois significative des capacités cognitives du cerveau.
  • Limites de la perception humaine (acquisition d’information). Nos organes de perception ne captent qu’une toute partie du spectre de l’information potentiellement disponible à un point de l’espace-temps donné.
  • Limites de la vitesse de cognition (traitement et génération d’information, apprentissage). Le nombre de computations par seconde varie selon les individus et le point de l’espace-temps dans leur existence mais connaît également une borne supérieure (l’individu humain le plus « intelligent » de l’histoire de l’espèce), inférieure aux capacités de certains animaux ou artefacts (IA, etc.).
  • Limites de la mémoire humaine (stockage d’information). La quantité d’information enregistrée dans un cerveau humain évolue au cours de la vie et varie selon les individus et connaît également une borne supérieure (l’individu humain à la plus grande mémoire de l’histoire de l’espèce), inférieure aux capacités de certains animaux ou artefacts (IA, etc.).
  • Limites de la capacité d’expression humaine (transmission et diffusion d’information). L’Humain peut transmettre et diffuser l’information de nombreuses manières (langage oral, langage écrit, langage corporel, dessin, symboles, via des artefacts comme les livres, l’ordinateur, l’Internet et l’IA) mais, à nouveau, ses limites cognitives l’empêchent de coder et diffuser l’information au-delà d’une certaine limite.
  • Etc.






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