Parfois, l’obscénité structurelle de notre société vous saisit à la gorge, au détour d’un signal faible, le énième.

Pas facile pour le capitalisme de masquer sans cesse sa destruction croissante des êtres humains et du vivant, partout dans le monde, si documentée scientifiquement, si visible, si évidente…

Printscreen de La Libre Belgique fait à l’instant. Observez-le bien. Lisez le titre de l’article en une et regardez les 3 bandeaux publicitaires qui dévorent quasi complètement l’écran. Il y a tellement à dire… et si peu de temps.

Hasard du calendrier ? Tentative de H&M de regagner en surface d’écran publicitaire ce qu’on a perdu en réputation par le travail journalistique ? Erreur de la régie ? L’instant a été saisi.

Je suis de plus en plus écœuré de voir la presse soumise au poids du capitalisme, à la fois par l’actionnariat et par la publicité. Les surfaces respectives de la publicité et de l’évocation de l’article reflètent, presque proportionnellement, l’énorme aliénation de notre démocratie.

Voilà le rapport de force politique, presque géométrique au sens du philosophe Spinoza, entre la presse « libre » (?) et le capitalisme écocidaire.

Doit-on rebaptiser ce journal, dont les origines remontent au XIXème siècle, qui reçu son nom de baptême sous la 1ère Guerre mondiale, dans la résistance à l’envahisseur, L’Aliénée Belgique ?

Évidemment, ce coup de gueule sera jugé excessif par les tenants du système, et injuste pour les journalistes qui font leur travail dans des conditions difficiles. Certains diront que je n’ai qu’à m’abonner à tous les journaux pour réduire la publicité. D’autres pointeront le doigt qui montre la lune.

Est-il vraiment impossible de financer démocratiquement et entièrement la presse pluraliste pour qu’elle soit entièrement et définitivement accessible gratuitement à toutes et tous ? Vraiment ? Ne peut-on bénéficier d’un espace public non corrompu par la logique marchande ? Manquons-nous d’imagination et d’audace à ce point ?

Qui va oser demander et obtenir la libération de la presse ?

Un ami de la presse libre.